Pendant trois ans, d’avril 1798 à l’automne 1801, a lieu sur les terres égyptiennes, une entreprise insensée, la Campagne d’Egypte menée par Bonaparte dans sa lutte contre la Grande-Bretagne.
Terrible pour les soldats mal préparés, cette expédition est un échec militaire mais elle aboutit à un résultat qui transforme totalement la connaissance de la civilisation et de la terre des pharaons : une moisson de découvertes archéologiques et scientifiques unique.
Car pendant que les militaires ferraillent d’autres bataillons sillonnent le pays en tous sens. Ceux des savants, archéologues, mathématiciens, géographes, architectes, dessinateurs, sculpteurs, botanistes ils sont plus de 160 qui accompagnent le corps expéditionnaire de Bonaparte.
Un des plus célèbres ouvrages qui en résulte reste celui que dirige Vivant Denon, (futur directeur des musées sous Napoléon), la Description d’Egypte ou le recueil des observations et recherche qui ont été faites pendant l’expédition française, publié en 1810. Livre monumental de 19 volumes, au format exceptionnellement important – il faut alors construire un meuble spécial pour le ranger il rend compte du travail prodigieux menés par ces savants, observations scientifiques, descriptions, relevés.
On fête cette année le bicentenaire de son édition et le Château de Gordes a eu l’excellente idée de recevoir l’exposition que lui a consacrée une équipe d’égyptologues. Des pièces inconnues du grand public, comme la quarantaine d’objets égyptiens du musée de Hanovre, des gravures, dessins et documents originaux y sont présentés.
Pour la première fois, on peut ainsi admirer les dessins originaux de l’architecte et égyptologue Jean-Baptiste Lepère, conservés au musée de Cologne et restés secrets pendant plus de 200 ans.
L’exposition relate également les autres grandes expéditions scientifiques du XIXe siècle et les beaux ouvrages qui en découlèrent, ceux de Denon, Champollion, Rosellini, Prisse d’Avennes et Lepsius.
Une restitution virtuelle en 3D du site de Tell el-Amarna complète ces trésors en restituant le travail des scientifiques contemporains qui s’appuient sur les découvertes de leurs précurseurs.
Cécile Mozziconacci, paru dans le n°25, juillet-août 2010.
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