Né à Paris en 1910, ce fils d’Europe centrale avait choisi de s’installer en Provence. De sa petite maison de Gordes, qu’il avait découvert après la guerre, on connaît le merveilleux « Nu provençal » qui immortalise sa jeune femme faisant sa toilette dans un clair obscur admiré du monde entier.
Willy Ronis aurait pu être musicien, mais à 22 ans il doit reprendre la boutique de son père, photographe de quartier à Paris. Ses premiers clichés sont remarqués et son destin tracé.
Il devient photographe de presse, fréquente Cartier-Bresson, Robert Capa, et rejoint après la guerre, avec Doisneau et Brassaï, l’agence Rapho, vivier des grands reportages. Avec ces autres géants de la photographie, il milite pour que celle-ci soit reconnue comme un art et participe au mouvement humaniste.
Il travaille pour des magazines comme Time, Life, Regards, puis se consacre dans les années 60 à la mode et à la publicité. Définitivement installé à l’Isle sur la Sorgue en 1972, il sera l’enseignant de bien heureux étudiants à Aix en Provence, Marseille et Avignon.
Lors des rencontres d’Arles qui lui rendaient hommage en 2009, peu de temps avant son dernier départ, il confie : « Je ne crois pas en la perfectibilité de l’homme, mais il y a suffisamment de braves gens pour que l’on ait pas à désespérer. » Photographe engagé, sensible au monde du travail, il ne cessera d’explorer et de rendre compte, depuis ses premiers reportages en 1936 sur le Front populaire, de la vie des classes sociales les plus démunies. Car pour lui et cette exposition en témoigne, photographier est un moyen d’exprimer son ressenti des réalités sociales, sa version du réel.
Cécile Mozziconacci, paru dans le n° 25, juillet-août 2010.
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